samedi 2 septembre 2023

COURS DE HATHA YOGA TRADITIONNEL


COURS D'ESSAI GRATUIT 

Nous dispensons des cours de hatha yoga traditionnel, c’est-à-dire susceptibles de procurer les grands bienfaits d’une pratique authentique : un excellent état de santé physique et mental. Le stress et l’anxiété sont évacués, le sommeil plus réparateur, l'humeur devient plus égale, les défenses immunitaires sont renforcées, les muscles se fortifient (adieu le mal de dos !), la taille s’affine. 

Grâce au calme et à l'attitude positive qu'il développe, le Yoga traditionnel permet de faire face aux difficultés quotidiennes. C’est un complément nécessaire à une vie active

Nous proposons une pratique riche et complète à travers des exercices  variés : postures (debout, assis, couché), pratiques respiratoires et énergétiques, concentration, initiation à la méditation, relaxation. 

Notre cours est l’occasion de développer une attitude bienveillante et protectrice envers soi-même. Nos capacités ensommeillées peuvent alors s’épanouir.

 PRECISIONS GENERALES 


    Pourquoi le Vendredi soir ?  Pour effacer la fatigue de la semaine et se régénérer pleinement durant le week-end. Comme le dit un de nos adhérents : "Ton cours me permet de dormir 1h30 de moins la nuit suivante, m'enlève toute la fatigue de la semaine et me redonne de l'énergie pour le week-end."

         . Cours pour adolescents, adultes, séniors.

         . De septembre à fin juin. Cours pendant les congés scolaires (pause à Noël).  

         .  tapis de sol mis à votre disposition.

    . Adopter une tenue confortable : jogging, short

LE PROFESSEUR

Christian LEDAIN a reçu une formation approfondie en Hatha Yoga depuis 1981. Diplômé de la Fédération Française de Hatha Yoga, ancien élève de l'Ecole internationale de Yoga Traditionnel, de l'Ecole Normale de Yoga et du Centre Shivananda. Enseigne le HathaYoga, la relaxation, la méditation depuis 1995.

      HORAIRES  


 - Vendredi  18h00 à 19h15  à l’Espace Koenig (23 bd du Général Koenig, salle Cardio)

 - Vendredi  19h30 à 20h45 à Dupont-Fauville (3 rue Beffroy, salle Iris 1)

 

LIEUX

Salle Cardio (rez de chaussée) 23, bd du Général Koenig

 

salle Iris 3, rue Beffroy



   COTISATION

      . au trimestre :

.  sept - oct – nov – dec        :          160  €

               . janv –  fev – mars             :          135  €

avril –  mai – juin                 :          135 

     . ou pour la saison complète       :          390  

 

NOS POINTS FORTS

       

        . Un professeur compétent : 30 années d'enseignement, formé aux meilleures écoles

        .  Des articles rédigés par le professeur pour approfondir par soi même,

        Sérieux et authenticité de la pratique du Hatha Yoga 

        Large ouverture : cours de septembre à Juillet (pause à Noël).

        .  Souplesse : choix de s'inscrire au trimestre ou à l'année

        Des conseils personnalisés pour une pratique individuelle

 

 RENSEIGNEMENTS 

    01 30 61 41 82 

  ass.ytn@orange.fr

    ou sur place aux horaires indiqués.


K = Koenig   B = Beffroy


vendredi 1 septembre 2023

Pavana Muktasana et système nerveux entérique

Libération d'un neurotransmetteur entre deux neurones

 

Pavana muktasana  est une posture fondamentale du Hatha Yoga que nous avons présentée dans un article précédent. Cette asana est particulièrement réputée pour ses bienfaits sur notre humeur et sur le fonctionnement de notre ventre.

Les découvertes scientifiques récentes donnent maintenant une explication à cette double action bénéfique.

Il n’est, certes, pas indispensable de maitriser des connaissances scientifiques approfondies en matière médicale pour pratiquer correctement le Hatha Yoga. Néanmoins, posséder certaines notions de base à propos du fonctionnement de notre corps nous permet de ne pas suivre les propos fantaisistes d’un « maitre » illuminé. Par ailleurs, ces connaissances nous aident à mieux prendre soin de notre corps et à mettre en œuvre les postures de façon plus juste.

1.   1.    Une conception scientifique révolue 

Jusqu’au siècle dernier la science occidentale établissait une césure bien nette entre notre tête et notre ventre. Le cerveau était perçu comme le siège des émotions, des sentiments et de la pensée. Au ventre, était délaissée l’ingénierie : la digestion et l’élimination des déchets de l’organisme.  Les deux entités étaient bien identifiées, mais conçues comme séparées l’une de l’autre.

Pourtant, les métaphores de notre langage populaire exprimaient bien ce que tout un chacun ressent spontanément, à savoir que ce cloisonnement n’est pas si étanche qu’il y parait. Ne dit-on pas qu’il nous arrive de prendre des « décisions viscérales », comme si on pensait aussi avec notre ventre ? Ne se sent-on pas parfois « l’estomac noué » par le trac, comme si des émotions fortes se répercutaient  dans notre abdomen ? Sans parler, bien sûr, des fois où nous avons «  la peur au ventre » ? Nous avons tous fait ces expériences qui montrent qu’abdomen et cerveau ne sont pas étrangers l’un à l’autre, mais interfèrent l’un avec l’autre.

2.    2.    La découverte du système nerveux entérique

La science contemporaine a découvert qu’à l’intérieur de notre abdomen résident  200 millions de neurones. Ces cellules nerveuses  tapissent la paroi de notre intestin. Ce volume n’est pas quantité négligeable puisqu’ il représente la taille du cerveau d’un de nos animaux de compagnie, tel un chien, ou un chat.

Pour désigner ce réseau de neurones, on parle de « système nerveux entérique », afin de le différencier de notre système nerveux central composé de l’encéphale et de la moelle épinière. En raison du rôle essentiel que joue cette structure, le langage populaire le dénomme souvent « deuxième cerveau ». Son étude fait l’objet d’une nouvelle discipline médicale, en pleine expansion, la neurogastroentérologie.

L’échange d’informations entre notre ventre et notre tête se fait par l’intermédiaire du nerf vague qui les relie l’un à l’autre et par le biais des neuromédiateurs.

Les neuromédiateurs sont des substances chimiques qui permettent aux cellules nerveuses, appelées neurones, de communiquer entre elles. Il existe de très nombreux neuromédiateurs, parmi lesquels la sérotonine.

Cette sérotonine est présente dans la muqueuse intestinale, dans notre système nerveux central (cerveau et moelle épinière) et dans notre sang (les plaquettes sanguines). Ce qui est tout à fait remarquable c’est que notre intestin produit 95 % de cette sérotonine. On peut ainsi aisément comprendre qu’un dysfonctionnement de notre ventre peut affecter la production de cette substance et donc avoir des répercussions négatives sur notre cerveau.

Les scientifiques ont découvert que cette substance joue deux rôles fondamentaux : elle agit sur nos intestins, ainsi que sur nos émotions, nos états d’âme. La sérotonine intervient ainsi dans le transit intestinal : quand la sérotonine baisse, le transit dans l'intestin grêle et le  colon devient plus lent. Inversement, quand la sérotonine augmente, le transit intestinal  s’accélère. 

En parallèle, la sérotonine agit sur notre caractère. Ainsi, un faible taux de sérotonine s’accompagne d’une augmentation de l'agressivité et de l’anxiété. Ce qui est très intéressant, c’est que cette relation s’établit dans les deux sens : non seulement le taux de sérotonine influence l'humeur, mais réciproquement, des pensées positives ou négatives influencent à leur tour le taux de sérotonine.

Ces découvertes scientifiques récentes sont riches d’enseignement.

Elles nous apportent la preuve – s’il en était besoin -  que notre corps et notre esprit ne sont pas séparés. Des relations constantes existent. De plus, on comprend que la maîtrise du corps peut conduire à un meilleur fonctionnement de l’esprit. Inversement, la maîtrise de l’esprit permet un meilleur fonctionnement du corps.

Bien sûr, cette interrelation était connue des pratiquants du Yoga depuis très longtemps. Mais, ces découvertes peuvent être très utiles à des esprits épris de rationalité et les inciter à se tourner avec enthousiasme vers la pratique du Yoga.

3. Comment obtenir la plénitude des bienfaits de Pavana muktasana

Pavana muktasana est renommée pour ses excellents effets sur le système digestif et sur nos émotions.

Ainsi, comme chacun de nous peut l’expérimenter, Pavana muktasana facilite l’assimilation des nutriments et favorise le péristaltisme.

Pavana muktasana procure aussi beaucoup de joie, ainsi qu’un solide encrage dans le monde réel. La posture est particulièrement recommandée pour lutter contre les effets du stress et les troubles de l’humeur : irritabilité, anxiété, état dépressif.

Pour obtenir de tels bienfaits de cette asana, il convient toutefois de respecter certains principes fondamentaux qui sont parfois malmenés par les pratiquants :

·   La digestion doit être terminée, et la vessie et l’intestin doivent être vidés préalablement. Bien sûr, une telle recommandation n’est pas spécifique à cette posture.

·   la respiration abdominale doit être déployée pleinement, ce qui induit un massage profond et puissant de l’abdomen.

·   l’attention doit être gardée sur la région du ventre durant la phase statique de la posture

·   la posture doit être conservée suffisamment longtemps. Chacun agira avec ses capacités physiques et mentales du moment. On peut cependant recommander la mise en œuvre préalable des deux demi postures préparatoires (Ardha Pavana muktasana). 

Ardha Pavana Muktasana


  Par ailleurs, la posture complète devrait être conservée suffisamment longtemps pour que l’on sente le brassage puissant de tout le contenu de la cavité abdominale. Ce n’est d’ailleurs pas une hérésie de mettre en œuvre cette posture une seconde fois au cours d’une séance d’asanas.

Pavana Muktasana
 

CONCLUSION

Les Yogis authentiques n’ont pas besoin de la science contemporaine pour se convaincre des bienfaits de leur discipline puisqu’ils les éprouvent directement et qu’ils ont une connaissance intuitive des phénomènes.

Pour nous, dont les capacités sont plus limitées, les découvertes scientifiques sont très utiles. Elles nous permettent de nous tenir à l’écart d’enseignants illuminés, au discours fumeux et dépourvu de rationalité. Elles nous aident aussi à renforcer notre détermination à pratiquer le Yoga afin de nous libérer de nos difficultés physiques et mentales.

Gageons que la neurogastroentérologie viendra, après beaucoup d’autres disciplines médicales, apporter des preuves supplémentaires des bienfaits d’une pratique authentique du Yoga !

Christian Ledain

mardi 15 août 2023

Pavana Muktasana

Pavana,"Celui qui libère", aussi appelé Vayu

Pavana Muktasana dispose d' une place fondamentale dans la série des asanas. Cette posture, compte tenu de ses immenses bienfaits physiques, énergétiques et mentaux, devrait systématiquement être accomplie. 

Pour le percevoir il convient d'abord de bien comprendre ce que signifie ce nom. 


1. Les différentes significations du nom de cette posture


Le nom sanskrit, Pavana Muktasana, donné à cette posture recèle une signification symbolique.

Par définition, un symbole désigne une forme qui renvoie à quelque chose d’autre qui ne peut pas être exprimé directement. Le symbole est ainsi utilisé pour décrire une réalité foisonnante, riche, qui ne peut pas être réduite à un unique point de vue. Le symbole autorise ainsi une pluralité d’interprétations qui peuvent toutes être exactes, certaines s’avérant  simplement plus grossières, ou plus immédiatement perceptibles, tandis que d’autres sont plus subtiles ou plus profondes.

Il en est ainsi pour Pavana Muktasana.

Une première interprétation donnée au nom de cette posture est d’ordre philosophique. Pavana désigne, en sanskrit, ce qui purifie, tandis que  Mukta, est ce qui libère. Dans la mesure où le Yoga constitue une voie de libération de la souffrance, Pavana Muktasana désigne ainsi la posture (asana) qui purifie (Pavana) et libère (mukta) le mental de son ignorance, de ses erreurs.

Une seconde interprétation est d’ordre énergétique.  Comme le définit Louis Frédéric dans son « Dictionnaire de la civilisation indienne », Pavana est le nom  donné à une divinité brâhmanique, aussi appelée Vayu, le dieu du vent, encore nommée Prana, le souffle vital, l’énergie.

Plus précisément, Pavana muktasana équilibre l’un des cinq souffles subtils fondamentaux, Apana Vayu.

Pour apprécier pleinement l’importance de cette affirmation, il est nécessaire d’effectuer quelques rappels concernant l' anatomie de notre corps énergétique.


2. l’importance cruciale d’Apana Vayu sur notre santé

 

Pour les Yogis, notre état de santé ne dépend pas principalement de notre dépense physique, comme on le croit souvent en Occident, où l’on est invité à faire du sport. Notre santé physique et mentale découle de la circulation harmonieuse des souffles subtils dans notre corps énergétique. Ainsi, à coté de notre corps  physique, matériel, existe un corps énergétique, invisible à l’œil nu, composé de nombreux canaux (nadis), souffles (vayus), centres (chakras) et gouttes principielles.

Cette énergie (Prana), est répartie par zones géographiques dans notre corps énergétique et se trouve spécialisée par fonctions vitales.

On distingue ainsi 5 « souffles » (vayus) subtils fondamentaux : prana vayu, apana vayu, udana vayu, samana vayu et vyana vayu. A ces souffles principaux s’adjoignent des souffles secondaires et un très grands nombre de souffles résiduels.

Apana vayu est le souffle qui circule dans le bas du corps et dont l’action s’exerce vers l’extérieur et vers le basApana Vayu assure deux fonctions vitales dans notre organisme: l’évacuation des déchets et la reproduction de l’espèce.

Ces deux fonctions se concrétisent de multiples façons.  Apana Vayu permet ainsi d’évacuer le gaz carbonique lors de l’expiration. Il permet d’aller aux toilettes, de libérer les gaz du colon, mais aussi de faire sortir le bébé lors de l’accouchement. Il favorise aussi le bon écoulement des règles pour les femmes et déclenche l’éjaculation pour les hommes.

Apana Vayu assure donc des fonctions vitales fondamentales qui sont source de nombreux désagréments physiques et mentaux lorsque ces processus ne s’effectuent pas correctement.

On comprend dès lors pourquoi Pavana Muktasana, qui permet d’équilibrer Apana Vayu, a une place fondamentale dans la série des asanas.


3. Comment prendre la posture


Avant de s’installer dans la posture complète, il est très utile de réaliser les deux demi-postures (Ardha Pavana Muktasana).


3.1 Ardha Pavana Muktasana

3.1.1 la posture de base

Vous êtes allongé sur le dos en Shavasana. Placez votre attention sur la partie droite de l’abdomen. Lentement, fléchissez le genou droit en ayant conscience de l’étirement progressif du bas du dos, des fessiers et de l’arrière de la cuisse.

Par la seule force des abdominaux, votre genou se rapproche du centre de votre poitrine. Ayez conscience de la compression de la partie droite de votre abdomen et veillez surtout à ne pas amputer votre respiration qui doit toujours demeurer régulière et complète.


Ayez conscience du relâchement musculaire de vos mains, de vos bras, de vos épaules. Puis, très lentement, posez vos mains jointes sur votre genou droit. Si cela est difficile, ou simplement gênant, placez vos mains à l’arrière du genou (creux poplité). Les mains reposent passivement et pèsent du seul poids des brassans chercher à appuyer, à exercer la moindre pression. Appuyer ne ferait que maintenir un excès d'énergie ascendante (Prana vayudans le haut de notre corps et renforcer ainsi l'agitation mentale dont nous souhaitons précisément nous libérer.

Alors, la tête peut se soulever lentement, consciemment, en décollant vertèbre après vertèbre.

Attention, il ne s’agit surtout pas de tourner la tête sur le côté : la colonne vertébrale doit demeurer bien alignée, y compris dans la région cervicale.

Le front se rapproche doucement du genou par la mobilisation des muscles du cou (sterno-cléido-mastoïdiens), tandis qu’ en sens inverse, le genou se rapproche du front par la sollicitation des muscles abdominaux. Le but n’est pas que le front et le genou se touchent, mais de pouvoir demeurer paisiblement et confortablement dans cette posture afin qu’un travail musculaire réel puisse s’effectuer et que l’esprit puisse se poser. En respectant impérativement vos possibilités, demeurez le corps stable, la respiration stable et l’esprit stable. Prenez le temps d’être simplement et pleinement bien avec vous-même, l’esprit dégagé de tout autre objectif, de tout stress, en permettant simplement à la posture de produire ses bienfaits en vous.

Demeurez ainsi, tant que les muscles abdominaux et les muscles du cou vous l’autorisent : 30 secondes, 45 secondes ou une minute, c’est très bien.

Puis, tout aussi lentement et consciemment, redescendez, redéposez chaque vertèbre l’une après l’autre et demeurez à l’écoute de ce qui se passe en vous, dans votre corps et votre esprit. L’esprit est ouvert, spacieux et accueille avec bienveillance tout ce qui y apparaît, tout comme une glace renvoie paisiblement l'image de tous les objets qui viennent s’y refléter. Permettez simplement à la posture d’agir en évitant que votre esprit n’interfère, ne commente, ne discourt.

Veillez toujours à commencer par plier le genou droit avant le gauche, ceci pour comprimer en premier la partie droite de l’abdomen et stimuler ainsi le péristaltisme dans le bon sens !

Puis, en procédant de la même façon, vous passerez au côté gauche. Vos perceptions seront sans doute légèrement différentes, prenez le temps de les ressentir, de les vivre pleinement.

A partir de cette attitude de base il est possible, de rendre la posture plus tonique, mais il n’y a aucune obligation à cela.

3.1.2. Pour aller plus avant dans la posture

Il est tout d’abord possible de tendre lentement la jambe qui est restée allongée en ramenant progressivement les orteils vers le visage (cf. dessin), ceci afin d’amener un étirement du mollet et de l’arrière de la cuisse (muscles ischio-jambiers).

Par ailleurs, les personnes qui le souhaitent pourront aussi décoller les omoplates du sol, en gardant le menton bien abaissé, tout en veillant à ne surtout pas crisper les mâchoires.

Après avoir pratiqué les deux demi-postures, il convient d’examiner la posture complète.


3.2.  Pavana Muktasana


Pliez tranquillement un genou, puis l’autre et ramenez les vers la poitrine par la seule sollicitation des muscles abdominaux. Puis, posez les mains détendues sur les genoux. Soulevez la tête.


Soulevez la tête.

La colonne vertébrale se trouve ainsi enroulée par le bas (région lombaire) et par le haut (région cervicale).

Une fois la posture installée, la concentration se place au niveau de l’abdomen (nombril).



3.3 les erreurs fréquemment commises


En abordant cette posture on pourrait être tenté, bien malgré soi, de reproduire les travers qui nous handicapent dans notre vie quotidienne.

Sans y prendre garde, nous risquons de sur-solliciter le haut de notre corps :front plissé, sourcils froncés, mâchoires serrées, nuque raide, épaules bloquées, thorax rigidifié, souffle court.

Pratiquer correctement Pavana Muktasana c'est donc se donner la possibilité de se libérer de ces conditionnements.

Voici les principales embûches à éviter :

S’agripper à sa jambe comme à un radeau

Dès lors qu’on place les mains sur les genoux, on est tenté de s’y accrocher comme si on était en perdition. Or, dans Pavana Muktasana ce sont les muscles abdominaux qui doivent être mobilisés pour rapprocher les genoux de la poitrine. Les bras ne doivent pas être sollicités pour pallier la faiblesse de la sangle abdominale. On veillera donc particulièrement à fortifier la musculature du ventre, tout en laissant délibérément les bras et les épaules au repos.

Si on a un doute concernant la crispation des bras, on peut soulever légèrement les mains du genou : si celui-ci garde sa position initiale c’est qu’on ne forçait pas en appuyant dessus.

se rigidifier complètement

Une erreur fréquente  consiste à penser que "puisqu'on est là pour faire des efforts, autant y aller franchement !" Cette mobilisation excessive conduit à une crispation généralisée . Pour éviter cet écueil, il importe de connaitre exactement les muscles qui doivent être sollicités et d'être continuellement à l'écoute de ses sensations. 

bloquer sa respiration 

Habitués que nous sommes à respirer de façon incorrecte dans notre vie quotidienne, nous risquons de reproduire et d'accentuer ce dysfonctionnement lors de l'adoption de la posture. 

Si nous n'y prenons pas garde, ce blocage va s’installer en trois étapes. Tout d’abord, comme les muscles abdominaux sont contractés, on est tenté de s’empêcher de respirer par le ventre. Puis, en appuyant inutilement avec les mains sur le genou, on bloque le tronc, entravant ainsi la respiration thoracique. Enfin, en contractant les épaules on parvient à gêner même la respiration sous-claviculaire. Ainsi, en vingt secondes à peine, on halète, on s’épuise, on se sent mal, et on redescend essoufflé !

Il est donc essentiel de préserver constamment une respiration consciente et complète. Le maintien de la concentration au niveau du nombril durant toute la phase statique de la posture va d'ailleurs nous y aider pleinement.

Quand on prend conscience que l'on tombe dans un de ses écueils, il serait utile de se dire : " Tiens, ce que je suis entrain de faire là me renseigne sur ma façon habituelle de me comporter. Dans ma vie quotidienne, je me coupe de ma respiration complète, je sur-sollicite telle partie de mon corps, je me bloque physiquement et mentalement." Dès lors, la conscience de mes erreurs devient un enseignement. En m'abstenant de ces égarements lors de la tenue de la posture, j'apprends à faire autrement, j'initie un autre mode de fonctionnement. Cette expérience positive va laisser une trace dans mon esprit qui me permettra, à force de patience et  d'écoute de soi, de développer une attitude plus protectrice au quotidien.  


4. les bienfaits multiples de la posture


Pavana Muktasana constitue une posture de base du Yoga. Elle est très largement accessible et dispense de très nombreux bienfaits.

4.1. la régulation d’Apana Vayu

Pavana Muktasana assure une bonne distribution d’Apana Vayu et contribue ainsi à réguler des fonctions de base de l’organisme : l’élimination des déchets et la reproduction : 

. elle favorise le bon transit intestinal et permet ainsi de prévenir la constipation;

. elle permet l’évacuation des gaz présents dans l’intestin ;

. grâce à la combinaison de la respiration complète et de la compression de la cavité abdominale, tous les viscères abdominaux (foie, estomac, pancréas, rate, intestins) se trouvent décongestionnés et vivifiés. Les bienfaits de la posture s’étendent donc au-delà de la seule élimination des déchets par l’intestin et la vessie : Pavana Muktasana contribue au bon fonctionnement général de tout le système digestif et favorise la production d’insuline, essentielle pour prévenir l’apparition du diabète.

. elle permet le bon écoulement des règles, ce qui en fait une posture très importante pour les personnes qui souffrent de dysménorrhées. En outre, elle soulage les douleurs menstruelles et stimule le bon fonctionnement des ovaires,

. elle constitue, sur le long terme, une excellente préparation à l’accouchement.

4.2. le renforcement musculaire

La posture mobilise la musculature de l’abdomen et du cou, ce qui contribue à les fortifier puissamment.

Une sangle abdominale solide est indispensable non seulement pour assurer une bonne digestion, mais aussi pour permettre le placement correct du bassin et éviter ainsi le mal de dos.

Le renforcement des muscles sterno-cléido-mastoïdiens, situés latéralement, à droite et à gauche du cou, assure une grande mobilité à notre tête, nous permettant de la tourner sur les cotés, mais aussi de pointer le nez vers le plafond (extension) ; par ailleurs, ces muscles nous permettent de soulever le sternum et la partie interne de la clavicule, ce qui autorise  la respiration haute (cf. notre article sur la respiration). En tant que muscle inspirateur accessoire, le muscle sterno-cleido-mastoidien joue donc un rôle essentiel car la respiration haute constitue pour nombre de nos contemporains, qui ne pratiquent malheureusement pas le Yoga, la seule respiration qu'ils parviennent à mettre en oeuvre (en l’absence de la respiration abdominale et thoracique).

4.3. l’étirement musculaire 

La musculature dorsale se trouve étirée sur toute sa longueur, ce qui contribue puissamment à éliminer la raideur du dos. Cette action est particulièrement bénéfique pour la région cervicale et le haut du dos qui sont souvent le siège de contractures musculaires importantes. La dissolution de ces tensions contribue très fortement à l’installation d’une sensation de détente et de bien-être généralisée.

Par ailleurs, l’étirement des muscles du bas du dos et du nerf sciatique soulage les lumbagos.

Les muscles ischio jambiers, situés à l’arrière des cuisses, sont étirés eux aussi. Rappelons qu’en raison de notre mode de vie sédentaire, ces muscles ont tendance à se rigidifier. Aussi, la posture, en assurant un étirement doux de cette région rendra à ces muscles leur souplesse naturelle.

4.4. la détente mentale

Grâce au brassage puissant de la cavité abdominale, le plexus solaire se trouve décongestionné. Pavana Muktasana s’avère ainsi un excellent antidote à l’anxiété, à la nervosité et au stress. Bien souvent, d’ailleurs, un bâillement se déclenche involontairement après avoir adopté cette posture durant une minute.

4.5. la mobilisation articulaire 

Grâce à Pavana Muktasana, la mobilité de la hanche se trouve favorisée, ce qui contribue à préserver une bonne locomotion. En outre, l’enroulement de la colonne vertébrale lui assure une bonne souplesse et permet la propagation correcte des influx nerveux.

4.6. des effets esthétiques non négligeables 

Le massage puissant suscité par la respiration profonde contribue à éliminer l’excès de graisse qui peut se déposer sur l’abdomen, ainsi qu’autour des hanches. Pavana Muktasana contribue ainsi à préserver une silhouette longiligne.


5. des contre-indications en nombre limité

 

Les contre-indications sont assez évidentes, mais nous n’aurons pas peur de les énoncer ici !

On s’abstiendra donc de prendre Pavana Muktasana dans les trois cas suivants :

    . éventration

    . hernie,

    . douleur aiguë due à une sciatique.

Là encore, dans un tel cas de figure, le bon sens recommande le repos et l’immobilité.
Les femmes enceintes pourront avec grand soulagement effectuer cette posture en écartant les genoux afin de laisser de la place pour le bébé.

 

CONCLUSION

Pavana Muktasana prendra rapidement une place de choix dans votre pratique du Yoga compte tenu de ses immenses bienfaits, de son caractère universel et de sa simplicité.

De plus c’est une posture très plaisante à adopter et qui ne demande pas de préparation préalable. On pourra ainsi la prendre pour se détendre simplement après une longue journée bien chargée.

Je vous souhaite une excellente pratique.

Christian Ledain

 

Bibliographie

. M. Mahesh Ghatradyal (cf. revue Yoga et Vie N° 53 de septembre 1987) .

. Louis Frédéric, « dictionnaire de la civilisation indienne », chez Robert Laffont, 1987

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