dimanche 18 juillet 2010

SOPHROLOGIE ET MEDITATION SUR L’ABJECT

Comment se libérer d’une dépendance

La sophrologie propose des techniques efficaces qui permettent d’agir de façon bénéfique sur le corps et le psychisme. Elle permet de traiter des problèmes quotidiens, tels qu’ arrêter de fumer, perdre du poids, retrouver un meilleur sommeil, ou encore traiter les phobies. Pourtant, si utiles qu’elles soient, ces techniques paraissent réductrices car elles ne prennent en compte que le corps et le psychisme de l’être humain.
De son côté, la méditation propose un chemin spirituel sublime, qui permet à l’être humain de réaliser pleinement sa nature profonde. Mais cette voie peut paraître escarpée à certaines personnes et éloignée des difficultés quotidiennes avec lesquelles elles se débattent.
Aussi, une approche particulièrement féconde consiste à rapprocher ces deux disciplines et à percevoir comment elles s’enrichissent et se fécondent mutuellement. La sophrologie puise ses principes et ses techniques dans le Hatha Yoga, le bouddhisme tibétain et le Zen japonais. Aussi, rapprocher la sophrologie de la méditation permet de retrouver la source et l’inspiration de la sophrologie en dépassant le coté " bricolage " qu’elle présente parfois. Par ailleurs, aller vers la sophrologie après l’apprentissage de la méditation permet de donner un ancrage très concret et emprunt de légèreté à la pratique méditative. Ces deux approches se complètent ainsi heureusement.
Afin de lutter contre les différents poisons de l’esprit ( ignorance, orgueil, désir, jalousie, avarice….), le bouddhisme du Grand Véhicule propose de développer les vertus opposées. Ainsi, une personne emprunte de beaucoup d’orgueil générera de l’humilité, tandis que celle qui est animée par l’égoïsme cultivera la générosité…
Pour libérer l’esprit du désir, une technique s’avère particulièrement efficace : la méditation sur l’abject. Ainsi, une homme trop sensible au charme féminin prendra conscience que le corps de la femme qui lui apparaît si désirable, est, en réalité, un agencement particulier de muscles, de tendons, de viscères, qui tous pris individuellement s’avèrent peu séduisants. Et si l’on retirait la peau qui recouvre ce corps qu’il désire si ardemment et qu’il idéalise, du même coup, son désir retomberait instantanément. Cette pratique permet ainsi de ne plus être le jouet de la tyrannie du désir . Elle permet aussi de mieux aimer la femme réelle avec laquelle nous vivons, avec ses qualités et ses défauts que nous reconnaissons et acceptons.
La sophrologie a repris et adapté cette pratique de la méditation sur l’immonde. Cet exercice est utilisé tout particulièrement pour se libérer de la dépendance à un objet : la cigarette, l’alcool, la nourriture …
A l’occasion d’une initiation reiki, j’ai récemment enseigné cette pratique à une personne qui voulait vraiment s’arrêter de fumer.
Nous avons d’abord examiné la cigarette sous son aspect le plus séduisant. La boite était d’un noir élégant, les cigarettes fines et leur papier d’un toucher délicat.
Puis, nous sommes allés au-delà de cette vue partielle afin d’avoir une perception globale et juste de la cigarette. Et la personne a bientôt reconnu que la forme d’un mégot écrasé est assez peu engageante ; que l’odeur d’un cendrier sale est nauséabonde ; et que la vue de poumons encrassés par la fumée est effrayante. Ainsi, dans un souci de justesse, nous avons perçu la cigarette dans l’ensemble de ses composantes.
Après ce recensement exhaustif, la personne a décidé de recueillir ses mégots dans un bocal qu’elle garderait précieusement sous les yeux. Par ailleurs, elle va accrocher dans sa salle de bains une photo de poumons endommagés par la fumée. Enfin, elle a décidé de garder, dans une pièce de son appartement, un cendrier encrassé qu’elle vient parfois sentir pour finir de se dégoûter de la cigarette.
Quand l’envie de fumer se présentera, elle se remémorera l’image peu engageante du pot rempli de mégots, ou la photographie des poumons endommagés et elle se souviendra de l’odeur du cendrier. Ces sensations lui permettront d’endiguer plus facilement la vague du désir de fumer. Et au bout de quelques minutes, lorsque le pic du désir sera retombé, elle se sentira alors plus libre vis à vis de la cigarette et plus confiante en elle, en ses capacités
Par ailleurs, l’énergie du reiki donnera beaucoup plus de puissance à sa pratique.
Voici un exemple de la façon dont on peut se libérer d’une dépendance en combinant deux approches différentes, mais pleinement complémentaires.

Christian Ledain, le 16 juillet 2010
Christianledain@wanadoo.fr

vendredi 12 mars 2010

PRATIQUE MEDITATIVE

" Aide ton voisin à passer sa barque de l’autre coté du fleuve et tu te rendras compte que ta barque aussi est passée " ( Proverbe indien)

Jeudi dernier, une personne est venue me trouver avant le début du cours, quand nous étions encore seuls. " Ma fille va mal. Elle est atteinte d’une maladie incurable et je ne sais plus comment l’aider. Je me sens tellement angoissée. Que puis-je faire ? "
J’étais profondément touché par son désarroi, ainsi que par sa confiance. Sa question résonnait étrangement en moi car une personne très proche de ma famille se trouve dans la même situation. Heureusement, le Yoga et le Reiki ne nous laissent pas désemparés face à de telles situations.
Ce soir là nous avons pratiqué une méditation particulière, puissante et bénéfique.
" Vous vous installez confortablement et fermement, le dos bien droit. Laissez votre respiration demeurer paisible et stable.Ayez une foi profonde en la pratique, ayez pleinement confiance en vous.
Visualisez vous intérieurement dans cette attitude stable et sereine. Voyez comme votre visage est calme, reposé.
Maintenant, voyez un beau soleil resplendissant au dessus de votre tête. Pas tout là-haut dans le ciel, non, simplement juste au-dessus de vous. Et vous ressentez sa lumière bienfaisante pénétrer en vous par le sommet du crâne. Sentez vous progressivement inondé de lumière. La paix s’installe en vous, dans votre esprit. Vous la ressentez de plus en plus profondément à chaque instant. Cette lumière se répand dans votre cœur et dans tout votre corps. Vous êtes en contact avec votre puissance protectrice intérieure, en contact avec votre état de santé fondamental.
"Générez en vous une émotion de joie paisible. Nous avons tous connu dans notre vie un de ces moments de joie lumineuse. Vous en portez en vous le souvenir resplendissant. Reprenez contact avec cette émotion, même si - et surtout si - ce n’est pas ce que vous ressentez le plus souvent dans votre vie ces jours-ci. Attisez cette émotion, soufflez sur ce tison avec patience; laissez cette joie s’embraser en vous. Sentez la se répandre partout en vous. Vous devenez cette lumière, vous formez une unité avec cette clarté.
Maintenant vous rayonnez, vous dispensez généreusement cette clarté, cette paix. La lumière que vous recevez, vous la transmettez à cette personne qui vous est chère et qui en a besoin. Vous ressentez une émotion d’amour profond. Vous voulez vraiment le bonheur de cette personne. Et vous la voyez recevoir cet amour avec générosité. Elle se sait aimée et elle se sent réconfortée. Un rayon de lumière verte part de votre cœur et vient toucher cette personne en cette région. Vous lisez la joie sur son visage.
Même si sa santé physique est compromise, ce que vous lui transmettez l’aide, soyez en convaincu; et cela l’aidera à partir plus sereinement le moment venu. Cette personne voit votre calme, ressent votre douceur et tout cela l’apaise".

Cette méditation vous permettra de faire face aux événements et vous vous sentirez alors pleinement utile.
Votre esprit est malléable, façonnable comme un muscle. Entraînez vous à développer sa puissance. Personnellement, je pratique cette méditation régulièrement et j'en recueille de grands bienfaits.

dimanche 28 février 2010

LES YOGIS ET L'ALIMENTATION



Pour les Yogis, se nourrir constitue une pratique complète en soi. Les trois dimensions du Hatha Yoga - physique, énergétique et mentale - s’unissent ainsi dans l’action de se nourrir.
L’importance matérielle de la nourriture est bien connue de tous : elle sert à sustenter le corps. Là-dessus les préconisations des Yogis n’ont rien de très original et recoupent les conseils de diététique que l’on peut trouver dans les magazines modernes. Par contre, l’ aspect énergétique et l’importance du travail mental sont deux dimensions fondamentales de l’alimentation méconnues des Occidentaux . Aussi, nous nous y arrêterons plus longtemps.


1. Une alimentation simple pour rassasier le corps


Les considérations diététiques des Yogis sur l’alimentation sont assez maigres ! D'ailleurs, dans la mesure où ils vivent souvent d’aumônes et d’offrandes, ils seraient mal venus de faire la fine bouche, sauf à prendre le risque de ne plus rien recevoir !

Le menu d’un Yogi correspond donc au repas traditionnel d’un indien que l’on peut consommer de nos jours encore dans n’importe quelle gargote. Le " régime yogi " se compose ainsi ordinairement de dhal ( lentilles) et de produits laitiers qui fournissent les protéines, ces " bâtisseurs des tissus cellulaires ". Le Yogi trouve dans le riz et les galettes de farine ( chapati) les glucides qui vont apporter la chaleur à son organisme. Les graisses se trouvent dans le beurre clarifié ( ghee) et les huiles végétales qui accommodent le plat. Rien que de très ordinaire donc, d’ailleurs, vous le saviez déjà, les Yogis ouvrent rarement des restaurants !

Rappelons cependant un conseil toujours d’actualité pour nous : " A l'occasion d'un repas, remplissez votre estomac à moitié. Remplissez le troisième quart avec un verre d’eau. Et laissez le dernier quart vide pour les gaz ". Jacques Chaban-Delmas qui ne pratiquait pas le Yoga, ou alors en cachette, expliquait ainsi à un journaliste le secret de son étonnant dynamisme : " Je sors toujours de table en ayant encore faim ".

Signalons enfin que selon Swami Shivananda : " L’excès de nourriture surcharge l’estomac, rend la langue pâteuse et l’esprit capricieux ". Alors, à bon entendeur, salut !

Plus originale est l’importance reconnue par les Yogis à la nourriture, conçue comme source d’énergie ( Prana).


2 . La nourriture est une source précieuse d’énergie


Le Prana anime les être vivants. Que ce Prana soit présent en quantité insuffisante, qu’il soit mal distribué ou mal utilisé, et un problème de santé finira immanquablement par se manifester en nous.Les sources du Prana qu’absorbent les êtres humains sont diverses. Nous puisons essentiellement notre l’énergie dans l’air que nous inhalons, la nourriture et les boissons que nous ingérons, ainsi que dans le rayonnement solaire qu’absorbe notre peau ou encore dans les échanges que nous avons avec d’autres êtres : certaines personnes vous inspirent, vous donnent envie de faire de belles choses, tandis que d’autres vous pompent votre énergie ! Parmi cette diversité, la nourriture constitue indiscutablement une de nos principales sources d’énergie.

Tous les aliments ne constituent pas une source d’énergie. Les aliments frais sont chargés en Prana : légumes frais, pain frais, laitages frais... Par contre, ce qui est fermenté, congelé, mis en conserve, rassis ou mort est dépourvu de Prana. La viande animale est ainsi dépourvue d’énergie vitale, tout comme les boites de conserve, les fromages fermentés, le pain rassis. Les Yogis recommandent d’ailleurs de les jeter ! Que cela ne vous empêche toutefois pas de déguster un bon Roquefort, si vous l’appréciez; sachez simplement qu’il est dépourvu d’énergie vitale et qu’il vous faudra donc en trouver ailleurs. Dans la viande vous trouverez bien sûr des constituants chimiques, mais pas de Prana.

Pour vous dissader de consommer de la viande les Yogis complètent cet argument énergétique par une justification morale : les animaux sont rarement volontaires pour se rendre à l’abattoir ! Leur ôter la vie constitue donc un acte négatif qui alourdit le karma de celui qui les tue, ce dont tout mangeur de viande devrait se souvenir !

Le Prana est absorbé lorsque l’aliment se trouve sur la langue. Notre langue est ainsi un instrument d’absorption du Prana. Une pratique de purification traditionnelle consiste d’ailleurs à se placer au soleil la bouche grande ouverte afin de prendre un bain de soleil avec la bouche. Je vous la recommande chaudement, en évitant toutefois les guêpes ! A la différence des Occidentaux qui ne se soucie que de la propreté extérieure du corps, les Yogis s’assurent ainsi de leur propreté intérieure et les pratiques de purifications ( Criyas) ne manquent pas dans le Yoga.

Une fois l’aliment passé dans la gorge, l’organisme ne peut plus absorber le Prana. Bien sûr, le système digestif va décomposer ces aliments et en absorber les composants chimiques, mais ce travail d’assimilation se réduira à cela.

Afin d’absorber le maximum de Prana, les Yogis sont donc concentrés, recueillis et silencieux quand ils passent à table. Ils prennent aussi plaisir à cette nourriture qu’ils savourent et dégustent ainsi pleinement. Mais ils le font sans attachement.On considère que tant qu’un aliment a du goût, il recèle du Prana. Aussi les Yogis mastiquent - ils longtemps !

De ce fait, les Yogis ont rarement besoin de beaucoup manger. Ils allègent ainsi d’autant le travail digestif, grand consommateur d’énergie, et disposent de beaucoup plus de ressources pour réfléchir, méditer et agir .

Vous trouverez , sans doute, quelques Yogis épris d’austérités et de privations de toutes sortes. Cela n’est pas nécessairement le gage d’une grande évolution psychologique et spirituelle. Cette attitude repose sur la croyance – que nous avons longtemps connue en Occident - qu’il faut faire souffrir la chair pour élever l’esprit. Personnellement, je trouve cette croyance erronée et malsaine. Se garder des extrêmes, développer une attitude bienveillante et protectrice vis à vis de soi me paraissent des conditions nécessaires pour évoluer avec assurance.

Se nourrir correctement permet à notre énergie d’être harmonieusement distribuée dans notre corps subtil. Cette attitude protectrice est une phase nécessaire. Mais il est toutefois possible d’aller plus avant et de faire de l’acte de se nourrir une pratique mentale à part entière.


3. Faire de l’alimentation une véritable pratique mentale


La pratique mentale est une composante fondamentale du Hatha Yoga : c’est elle qui nous permettra de transformer progressivement notre esprit et d’aller vers plus de bonheur et de réalisation de soi.

Cette pratique peut se faire à différents niveaux.


Tout d’abord, il est important d’avoir du respect vis à vis de ce que l’on mange. Si on consomme de la viande il est ainsi bon d’avoir une pensée reconnaissante vis à vis de l’animal qui a donné son corps pour nous.
Manger s’est aussi se relier à l’univers entier. Si en prenant votre café le matin vous avez conscience que ses grains sont parvenus par bateau de Colombie et qu’il furent chargés à bord, dans des ballots, par de nombreux ouvriers et si vous vous souvenez que des agriculteurs se sont appliqués à en cueillir les grains sur les caféiers, cela donnera à votre dégustation une saveur spéciale, qui n’est pas simplement le goût du café. Vous vous sentirez alors relié au monde, aux autres. Vous éprouverez de la gratitude pour ce travail accompli et pour la générosité de la nature. Vous prendrez alors mieux conscience de votre place sur terre : vous êtes un élément d’un ensemble, un maillon d’une chaîne précieuse. Après un tel petit-déjeuner vous vous sentirez riche d’une expérience plus profonde et accomplirez sans doute de meilleures actions.


Une autre pratique consiste à imaginer que vous faites une offrande du repas que vous allez prendre à un être que vous reconnaissez comme supérieur ( une divinité ou un maître spirituel, tels que Jésus, le Bouddha ou Shiva,). Vous imaginez ensuite que cette offrande vous est redonnée et vous en concevez beaucoup de reconnaissance, de gratitude. Une fois ce repas pris, imaginez que l’énergie, le Prana irradie de vous et que vous le dispensez généreusement autour de vous. Imaginez que vous utilisez cette énergie pour accomplir des actes méritoires qui engendrent un karma positif, des actes qui allègent la souffrance d’autrui et qui ont pleinement du sens pour vous. Vous vous apercevrez que vous disposez alors du ressort nécessaire pour accomplir ces actions bénéfiques. Vous prendrez mieux conscience que votre vie dépend d’autrui et que vous êtes dans un échange permanent. Votre repas ne sera plus un acte égoïste. Vous vous sentirez vraiment bien, à votre place dans l’univers, en harmonie avec les autres êtres.
Voilà quelques exemples qui peuvent enrichir considérablement vos repas.


CONCLUSION


Les Yogis nous enseignent que notre corps est sacré. Pourtant, trop souvent nous le traitons comme une poubelle. Prendre parfois le temps de savourer, sans être trop attaché à ce que l’on mange, s'ouvrir au monde est une expérience qui pourra vous apporter santé, joie de vivre et harmonie intérieure.

COURS DE HATHA YOGA